Était-ce une déception?
Comme le dit ma description, je suis plein de contradictions. Mon rapport aux psys que je fréquente est compliqué, je m’invente des problèmes, sûrement par manque affectif, ou que sais-je ? J’ai eu des vrais problèmes psychiques, il y a deux ans je souffrais de dysmorphophobie, c’est à dire l’obsession pour des complexes physiques. Ça a commencé avec mes oreilles, que je trouvais trop grandes, et trop détachées, puis mon nez, que je trouvais trop gros, les poils entre mes sourcils… etc. Depuis j’assume plus ou moins mon physique. J’ai donc souffert de dépression, mais j’ai prétendu avoir des idées suicidaires, alors que c’était faux (mais qui fut vrai par la suite). Cet après-midi, j’avais rendez-vous avec une psychiatre. C’est pour mon inscription dans une clinique qui fait soins-études, cependant comme je l’ai dit dans mes précédents écrits, je fais déjà ma scolarité dans un hôpital de jour. Mais l’autre établissement, qui est un internat, assure plus de soins (groupes de parole) et m’évite les transports quotidiens. Bref, au rendez-vous pour discuter de mon admission, il y avait la psychiatre en chef de l’établissement, un psychologue et une infirmière. J’ai donc raconté des conneries, comme quoi j’étais obsédé par la religion et que je culpabilisait par rapport à mes actes, en désaccord avec ma foi. J’ai dit que je culpabilisais de fumer, de trop manger, de regarder du porno et d’être attiré par un garçon dans ma classe. Tout cela est vrai, sauf que je m’en fous, et que je fais croire à tout le monde que j’ai un intérêt pour les valeurs chrétiennes. Je ne sais pas, je trouve ça cool d’avoir une religion, c’est mon style, l’image que je veux renvoyer, un bon chrétien honnête et humble, ou tout simplement en détresse psychologique.
Ils m’ont dit que j’étais trop fragile pour continuer les études, à la place ils m’ont proposé un hôpital où je passerais un mois ou deux, et où il y aurait des activités thérapeutiques. Ça m’a l’air sympa, mieux que l’hôpital psychiatrique où je tournais en rond à longueur de journée, si je ne fréquentais pas des gens sympathiques cela dit.
A part ça, mes parents m’ayant conduit à cette clinique qui est assez loin de chez moi, ma mère a encore fait une crise de nerf à cause des routes que proposaient le GPS. Ce soir elle va mieux, à surveiller cependant, ma famille souffre beaucoup de mes problèmes, et des tensions s’installent.